Faites simple, test de la page d’accueil de Google avec Marissa Mayer

Contrairement à sa politique d’évasion fiscale, faite de moult et complexes montages juridiques, Google préconise la sobriété concernant la réalisation de sites web. « Surtout faites simple ! », s’exclamait Auguste Escoffier, célèbre cuisinier au Ritz et père, entre autre, de la crêpe Suzette(servit au prince de Galles, le futur Edouard VII, qui refusa que la crêpe porte son prénom: « pas du tout, je n’en suis pas digne. Nous donnerons à cette chose merveilleuse le nom de cette jeune personne qui est avec moi » ) ou de la pêche melba ( en l’honneur de Nellie Melba, une cantatrice).« Less is more ! », déclare de son côté le géant de Mountain View. Retour sur cette recette de la simplicité en compagnie de Marissa Mayer, alors vice-présidente de Google lors des tests de la page d’accueil du moteur de recherche. C’était en 1999.
google
Spartiate page d’accueil Google
« Lorsque nous concevons un nouveau navigateur Internet ou lorsque nous apportons un plus à l’aspect de notre page d’accueil, c’est votre confort que nous cherchons à satisfaire, et non un quelconque objectif interne, ni les exigences de résultats de la société. L’interface est simple et claire, et les pages se chargent instantanément, » dispose Google sur son blog.
Sobriété, efficacité et simplicité étaient effectivement, dés la naissance de la spartiate page d’accueil de Google, le fil d’Ariane vanté par Sergueï Brin et Larry Page. Sobre, afin que rien ne puisse contredire un autre aspect de la philosophie du géant de Mountain View: « toujours plus vite. » Plus il y a de fioritures sur une page web et plus ça la ralentie. Simple, Google est un moteur de recherche, un encart suffit pour ne pas perdre l’internaute qui, de facto, saura où se rendre. Néanmoins, comme le rappelle l’ouvrage «The Google Story », de D. Vise et M. Malseedle chemin qui mène à la simplicité est souvent pavée de complexité.
Google vice-president Marissa Mayer in Sydney last week.
Marissa Mayer, Google
Nous sommes en 1999. Google invite 16 personnes dans les locaux du Gates Building à Stanford. « Nous avons placé deux personnes par ordinateur, si bien qu’ils pouvaient communiquer entre eux, au lieu de nous parler, » explique Marissa Mayer,  alors porte-parole et vice présidente de Google, avant de rajouter : « Nous avions demandé aux testeurs d’utiliser Google afin de trouver la réponse à une question triviale : Quel pays a remporté le plus de médailles aux Jeux olympiques de 1994 ? » Une fois la consigne donnée, les testeurs tapent l’adresse: http://www.google.com. Tous regardent la page d’accueil se charger sur leurs écrans, et tous attendent. Le temps s’égraine: 50 secondes s’écoulent, puis 20 secondes, puis 45 secondes. Marissa Mayer se demande ce qu’il se passe: pourquoi mettent-ils autant de temps avant d’entrer les occurrences de recherche ? Qu’est-ce qui les gênent ? Néanmoins, elle ne souhaite pas s’immiscer dans le test. Finalement, Marissa pose LA question : « Qu’attendez-vous ? » La réponse fut : « Que le reste de la page se charge complètement. » La même chose se produisit chaque jour, se souvient la vice-présidente de Google : « Le Web était tellement encombré de trucs énervants qui bougent, brillent et clignotent dans tous les sens que les gens attendaient qu’ils s’affichent. » Dés lors, l’équipe de Mayer décide de bien faire ressortir les mentions légales en bas de page, non pas pour des raisons d’ordres juridiques, mais pour que les gens n’aient aucun doute sur l’affichage de la page web : « Ca y est, c’est tout. Vous pouvez commencer votre recherche. »
faites-simple-logo-fabien-salliou« Ce jour là », poursuivent David Vise et Mark Malseed, « l’équipe de Mayer a beaucoup appris sur d’autres moyens d’améliorer la page d’accueil de Google. Un testeur a même demandé si Google était une entreprise légitime parce que le site Web avait l’air si fruste, si froid, si austère. » Marissa Mayer répondit que l’entreprise avait beaucoup d’employés, ce à quoi, la personne demanda à Marissa si elle était « au département de psychologie, et que Google n’était qu’une entreprise déguisée, une fausse entreprise. »
Seize ans et quelques milliards d’euros de chiffre d’affaires plus tard, non, Google n’est vraiment pas une société factice. Comme l’explique le site arrêtsurimages, dans son article « Le coup de pouce du Conseil Constitutionnel à l’évasion fiscale, Ni vu ni connu, pendant les fêtes » : « Pour illustrer l’ampleur du phénomène optimisation fiscale, la mission d’information reprend les chiffres du cabinet Greenwich Consulting, lequel a analysé les mécanismes d’optimisation pratiqués par Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft – dits aussi GAFAM ou over-the-top du numérique. Ces chiffres sont effarants : en 2011, ces cinq entreprises auraient dû verser au fisc français 828,7 millions d’euros. Elles en ont payé 37,5 millions. » Et de reprendre le montage d’optimisation fiscale de Google réalisé par Patrick Roger, journaliste à Le Monde, et dont voici un schéma.
fisc
En résumé, les tests sont toujours utiles ( et étonnant) et les sites web style sapins de noël ne sont vraiment pas conseillés. N’égarez pas l’internaute avec trop de fioritures, et testez les widgets que vous voulez associer à votre site. Sont-ils sollicités par vos clients ? Sont-ils effectivement utilisés ? N’oubliez pas que la rapidité d’affichage de votre site entre dans le calcul de votre PageRank.
Pour aller plus loin: Si vous souhaitez personnaliser votre nom, votre prénom, voici un petit site qui vous permet d’écrire en utilisant la typologie de Google, Facebook, Harry Potter, Flickr, etc. L’utilisation de "create a funny logo" a été utilisé pour le " faire simple", rédigé en écriture Google. Plus encore, vous pouvez personnaliser votre moteur de recherche qui, au lieu d’afficher Google, par exemple, affichera Fabien Salliou, si vous cliquez ci-dessous.
fabien

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