Le golf ou la litanie de la lenteur
« Jouer au golf, c’est comme chercher une pilule de quinine dans un pré à vaches, » Winston Churchill.
Commenté par des présentateurs qui semblent ingurgiter à longueur de journée des antidépresseurs, cherchant leurs mots, ne finissant leurs phrases, et filmé par des cameramen qui semblent , aussi incroyable soit-il, visuellement consommer des somnifères, le golf possède tout du sport chiant. Pourtant, il serait bon pour la santé et comptabilise un grand nombre de licenciés en France. Tout de même…
Le golf, c’est l’apologie de la lenteur, la litanie de la nonchalance. Il s’y passe tellement de choses, les revirements de situations entre ces dynamiques joueurs qui se « compétionnent » à bâtons de golf rompus sont si fréquents, que les trépidants cameramen tantôt filment le paysage: un arbre, une plante, le ciel, tantôt une oie ou un canard qui prend son envol, le tout au ralenti, en slow motion. A bout de belles images, l’œil mécanique se tourne parfois vers le public, des insomniaques en cure, assurément.
« Le golf, ce n’est guère autre chose qu’une façon coûteuse de se promener, » Michaël Parkinson.Selon la fédération française de golf, la pratique « augmente l’espérance de vie de 5 ans ». C’est une « étude très sérieuse suédoise » (dixit la fédé) qui le déclare. « Le golf a bonne réputation chez les séniors. Il serait bon pour la santé en associant sollicitation cardiaque douce, travail musculaire de tout le corps et activité intellectuelle, » renchéri le docteur Stéphane CASCUA avant de rajouter: « Le golf, c’est surtout de la marche à pied, environ 8 kilomètres pour un parcours. En 2008, FARAHMAND a réalisé une étude sur plus de 300 000 golfeurs suédois (« Golf: a game of life and death – reduced mortality in Swedish golf players», B. Farahmand, G. Broman, U. De Faire, D. Vågerö, A. Ahlbom, « Scandinavian Journal of Medicine & Science in Sports », volume 19, p. 419-424, juin 2009, ndlr). Il les a comparés à une population témoin identique sur les autres critères. Il a constaté une réduction de la mortalité de 40% ce qui correspond à une augmentation de l’espérance de vie de 5 ans. »
En France, Jean-Louis Charon, président de la fédération française de golf précise : « Nous comptons aujourd’hui plus de 420 000 licenciés, ce qui fait de nous la 6e Fédération sportive de France et la 4e parmi les disciplines individuelles. Mais l’estimation de 800 000 personnes pratiquant le golf nous permet d’espérer devenir un jour la 3e de France, et la 1e des sports individuels. »
Tout ce petit monde évolue sur les gazons des 713 terrains de golfs présent dans l’hexagone.
Le golf, c’est aussi un dialecte. « Albatros », « Faucon », « Bogey », « Eagle », « Birdie », « Hole in one », des pages complètes sur golftechnic.com vous transmettent le savoir de cette novlangue inventée pour ce sport né en Hollande: « La véritable origine du golf moderne provient de Hollande. En 1297, à Loenen aan de Vecht, lors d’une commémoration, un jeu est pratiqué appelé colf où l’on devait taper une balle et l’envoyer vers un but précis, » nous enseigne Wikipédia.
D’une manière plus ludique, la fédération française de golf nous apprends: « Ce qui est manifeste c’est que le golf va se fixer en Écosse pendant plusieurs siècles : en 1457, un acte du parlement écossais condamne la pratique du «gowf» parce qu’il nuit à l’entraînement militaire des archers. Après plusieurs interdictions puis un agrément royal, l’Honourable Company of Edinburgh Golfers édicte, en 1744, les premières règles du jeu, fortement inspirées des Règles du Jeu de Mail publiées trente-sept ans plus tôt en France et le jeu devient un sport. » ( De son côté, la sagesse des foules de Wikipédia déclare que le golf fut codifié en Écosse en 1754 par le Royal & Ancient Golf Club de Saint Andrews. )
« Le golf est un sport pacifique qui se joue violemment de l’intérieur, » Bob Toski. Cependant, c’est quoi le principe ? La règle de base.
Une balle de golf, sur un tee, est envoyée sur le gazon par un Homme qui manipule un « putter ». Pour chaque trou, un nombre limité de coup est programmé. Par exemple, le trou numéro 18 doit être comblé en 4 tentatives. Si on le fait en un: c’est le « hole in one ». Si on le fait en moins de 2 coups, c’est le « eagle », en moins de trois, c’est « l’albatros », en moins de un, le « birdie », en quatre, c’est le « par », et en plus 1 ( donc en 5 coups au lieu de 4), le « bogey », etc.
Une balle de golf, sur un tee, est envoyée sur le gazon par un Homme qui manipule un « putter ». Pour chaque trou, un nombre limité de coup est programmé. Par exemple, le trou numéro 18 doit être comblé en 4 tentatives. Si on le fait en un: c’est le « hole in one ». Si on le fait en moins de 2 coups, c’est le « eagle », en moins de trois, c’est « l’albatros », en moins de un, le « birdie », en quatre, c’est le « par », et en plus 1 ( donc en 5 coups au lieu de 4), le « bogey », etc.
Resté béa devant un sport si mou m’énerve plus que ne me rend zen. Est-ce mon côté hyperactif? Je passe surement à côté de quelque chose, certes. Déjà, je n’ai jamais pratiqué le golf. Peut-être qu’une session pourrait me prouver que c’est un jeu passionnant. Peut-être…Toujours est-il, comme l’ ironise Albert Willemetz, et pour terminer ce billet de blog sur une note d’humour : « Le golf donne aux ratés l’occasion de faire leur trou. »
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