Sauvons des arbres, lisons sur des supports numériques. Mais le médium physique est plus adapté, non ?
Le postulat des uns est clair: « le web nous rend stupide, et annihile notre capacité de concentration. » Tant et si bien qu’un article doit être court: « Tout article qui se trouve sous la ligne de flottaison de votre écran ne sera pas entièrement lu. » Dés lors, lire un livre sur un support numérique devient une hérésie pour les tenants de cette doxa, dont certains clament que: « Sur la toile, les internautes ne lisent pas, mais balaient des yeux un texte. » Pour autant, est-ce fondé ?
Entre un livre physique, qui peut aisément être manipulé et qui permet à notre corps d’adopter diverses positions afin de, sans cesse, réduire un inconfort de lecture et une lecture sur PC, qui impose l’immobilité, il est évident que le premier est meilleur que le second.
Néanmoins, les tablettes numériques et les liseuses cassent cette frontière de gêne de lecture entre le numérique et le physique. Toutefois, l’incommodité de lecture peut persister si le support de l’immatériel n’adopte pas, de manière adéquate, un contraste, une typologie, une taille de texte, un interlignage, etc. qui peut entraîner une fatigue oculaire et, donc,une perte d’attention du lecteur.
Ce qui est vrai pour les tablettes et les liseuses, l’est d’autant plus pour les sites web accessibles sur un PC ou sur un laptop. A ce propos, deux articles qui traitent de la lecture d’informations sur la toile, et de la manière ergonomique de présenter un billet sur un écran ( Faciliter la lecture d’informations sur le web, cliquez ici, et Lecture sur le web : quelques conseils pour améliorer la lisibilité des informations, cliquez ici.) Adopter ces contraintes permettent, ainsi, une lecture plus attentive et une concentration plus accrue. Peut-être même un passage moins fréquent par la case imprimante, à tous ceux qui scandent ne pouvoir lire que sur papier.
Maintenant, qu’en est-il de la vitesse de lecture selon le type de support utilisé. Le 15 mars 1997, l’institut d’étude Nielsen dispose: « soyez succinct et adoptez un ratio de 50 % entre ce que vous écrivez sur une copie physique, et sur le web » et de rajouter: « Nous lisons 25% plus lentement à l’écran que sur papier. »
La messe est dite, et les éditeurs se convertissent à la religion du « concis ». Accouplée à une écriture « Google friendly », les journalistes-auteurs sont peu à peu privés de leur liberté créatrice. Le web, c’est la contrainte, c’est l’autocensure. Surtout, la toile, ce dédale d’infobésité, pose le problème de l’économie de l’attention. Sans cesse sollicités, les internautes ne peuvent tout lire. Si, de surcroît, le texte est long,vous avez plus de chance de voir sourire la Joconde que d’être entièrement lu sur le web.
Contre ce diktat de l’info brute et résumée qui s’affiche sur vos écrans en continue, se développe le slow web (nos articles à ce sujet ici et ici). On prend le temps de traiter l’information et de rédiger, à « froid », des textes denses et longs (parce que nécessaire: on ne cherche pas non plus à faire long, pour faire du long ). Et les résultats sont positifs, comme le prouve Slate.
Par ailleurs, une autre étude, du 2 juillet 2010, conclue que la vitesse de lecture est 6.2 % plus lente sur les tablettes (et liseuses) que sur le livre physique.
De long en large, et en travers. Pour lire rapidement, mieux vaut opter pour un livre physique. Pour lire beaucoup et sans s’encombrer, mieux vaut choisir une tablette ou une liseuse. Pour lire avec une attention optimale des textes sur un support numérique, mieux vaut bien penser sa mise en page (interlignage, contraste, couleur, etc.). Pour lire de la qualité, qu’on oublie les études et que le slow web s’invite dans la danse: et si un texte nécessite d’être long, et bien qu’il le soit. Sinon, êtes-vous arrivés à la fin de mon article ?
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