Cette eau qui rapporte, partenariats public privée de Véolia et Suez

Pactole, originellement le nom d’une rivière, dans le royaume de Lydie,se rapproche de son sens le plus pur par le biais des partenariats public privée (PPP) sous l’égide de Véolia et Suez. Oui, le commerce de l’eau rapporte, et pas qu’un peu.
Ah, toutes ces campagnes de sensibilisation sur le « consommez moins d’eau ». Cette moralisation à outrance derrière laquelle se cachait Véolia et Suez. C’est un fait, il faut consommer moins d’eau, qui est une ressource rare. Mais c’est à l’aune du documentaire « Water makes money » qu’un certain énervement m’anime.
Que soit vilipendé sur la place publique les PPP, cette privatisation qui ne dit pas son nom. Certes, les installations qui alimentent enbouteille eau les villes appartiennent toujours aux collectivités, qui ne se déchargent que de son exploitation: moyennant un droit d’entrée, devenu illégal, Véolia et Suez s’ouvrent ainsi les portes de la rivière Pactole, celle d’une population urbaine de plus en plus grandissante. Ce qui amène cette réflexion de Jean-Luc Touly, ancien cadre chez Véolia (ex-Vivendi): « Véolia et Suez ont transformé les usagers de l’eau en véritable vache à lait. » Par exemple, le droit d’entrée, censé être un don pour les villes afin de se prévaloir de l’exploitation de la distribution de l’eau dans une ville, ces droits sont en fait des prêts cachés que remboursent les contribuables (sur leurs factures d’eau), et avec un haut taux (usurier ?) d’intérêt.
Fait dans la souffrance, c’est un constat qu’on pu effectuer les villes de Grenoble et de Bordeaux: l’eau est plus saine et moins onéreuse lorsqu’elle est exploitée par des régies public.
Grenoble, rappelez-vous l’affaire Carignon, ce maire accusé de corruption pour avoir accepté un pécule de la part de Véolia afin d’obtenir l’exploitation de l’eau dans sa ville.
A Bordeaux, c’est une association qui a révélée de douteuses pratiques comptables, des artifices qui ont pour but de gonfler les charges, et en définitif, en bout de chaîne, nos factures en eau.
Une flotte toujours plus chlorée. Et pourquoi tant de chlore, qui est pourtant si nocif pour l’Homme, augmentant les risques de développer un cancer ? Car le chlore permet de fertiliser l’eau, quand bien même les canalisations soient obsolètes et bourrées de plomb. Il est bien plus facile d’injecter un intrant chimique que d’effectuer un contrôle de qualité à toutes les étapes de l’alimentation en eau. Moins de personnels, moins d’investissements: surtout quand on sait que le retour sur investissement pour ces installations est de 60 ans (pour des contrats PPP de 30 ans).
Rentabilité, rentabilité est le leitmotiv. Le longtermisme n‘est pas bien vu. Plutôt mal vécu, même: et si les contrats PPP s’arrêtaient du jour au lendemain?, gambergent les Véolia et les Suez.
bouteille-eauC’est oublier les connivences, les sempiternelles valses entre les élus et les membres des conseils d’administrations de Véolia et Suez. Une grande famille. Conflit d’intérêt, dîtes-vous ? Parce que troquer son habit Véolia/Suez contre celui d’élu, pour ensuite revenir à son poste ne serait pas source d’impartialité ? Ne croyez-vous pas en l’espèce humaine ? En son humanité ? En son altruisme ?
Pendant ce temps, les entreprises privées négligent les installations. Comme en témoigne ce scandale (révélé par le JDD) sur les fuites d’eau qui sont en moyenne de 27 % dans le privé, contre 12 % dans le public. Le quidam gaspille, mais moins que les entreprises privées que se pavanent de salon, en salon international en scandant haut et fort que l’accès à l’eau est de l’ordre de la dignité humaine. Un green-washing que vous pouvez appréciez au World Water Council. Toutefois, au fond, ne s’en moquent-ils pas ? Tout comme Pilate, ne s’en lavent-ils pas les mains…
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