L’hystérie de l’information
Quelle hystérie que cette course à l’information. Il est midi, j’ai faim. Je quitte mon ordinateur et je me prépare une soupe. Elle est trop chaude. On m’annonce que la guerre est déclarée au Mali. "Une guerre contre le terrorisme". J’ai déjà entendu ça, outre-atlantique…
En ligne de mire: Ansar Dine, AQMI, et Mujao, bon, on ne va pas s’étendre sur cette hasardeuse assimilation. Je bois ma soupe. Lance Armstrong fait la Une de tous médias (quel matraquage ! ): il a avoué s’être dopé (c’est une info ?). Eddy Merckx se désole et hurle sa déception. Je gazouille: Quand l’EPO se moque des pseudo-aveux ? Et je renvoi à la lecture des « Forçats de la route » d’Albert Londres en 1924, où les cyclistes ne cachent pas que leurs performances est du à la prise de substances illicites et que cela est normal: " Bref ! dit Francis (un coureur cycliste ndlr), nous marchons à la « dynamite »". J’ai envie de pisser. Entre temps, se déroule une prise d’otage en Algérie.Merde, est-ce une réaction à la guerre au Mali ? Obama prête serment. Cool. Emma Watson est refoulée à l’aéroport: on lui demande sa carte d’identité afin de vérifier son âge. Je n’en ai rien à faire ( mais j’ai cliqué, pauvre de moi. Néanmoins, on m’a incité, faisant fi de mon libre arbitre: damné soit l’article pousse au clic). Il est 15 heures. Je dois faire les courses. A peine revenu, un débat sur la presse écrite s’enclenche: Le couple journaliste/lecteur est brisé. L’homme trompe sa femme, et retrouver sa confiance sera difficile, quelle introduction, non avare en métaphore filée, puis viennent les questions, qui ratissent large (j’en ai pour trois jours d’écoute, me dis-je): La presse écrite souffre t-elle d’un manque de valeur ajoutée par rapport au flux continu d’information ? Elle a survécu à la radio et à la TV, pourquoi ne survivrait-elle pas au web ? Et si le marketing était une maladie plus qu’une panacée pour la presse ? Et si la presse généraliste manquait d’un combat auquel se raccrocher et s’épanouir ? Intéressant, j’y pense. Le débat se termine: Les journaux se sont fondés et se sont épanouis sur des combats et des idées de défense du Monde. Aujourd’hui, tout cela est à recréer. Que le leitmotiv soit: « Je veux faire un journal-parti, que le journal soit lui même un parti politique ». Je devrais vraiment écrire un article de blog dessus. Zut, mes courses, je dois les ranger. Comment ça il neige ? Je détourne la tête, regarde par de là ma fenêtre: effectivement, il neige. Je prend une photo et je la publie sur facebook (mon moi numérique trépignait d’impatience de partager cela, il a un ego démesuré, pardonnez le).
En ligne de mire: Ansar Dine, AQMI, et Mujao, bon, on ne va pas s’étendre sur cette hasardeuse assimilation. Je bois ma soupe. Lance Armstrong fait la Une de tous médias (quel matraquage ! ): il a avoué s’être dopé (c’est une info ?). Eddy Merckx se désole et hurle sa déception. Je gazouille: Quand l’EPO se moque des pseudo-aveux ? Et je renvoi à la lecture des « Forçats de la route » d’Albert Londres en 1924, où les cyclistes ne cachent pas que leurs performances est du à la prise de substances illicites et que cela est normal: " Bref ! dit Francis (un coureur cycliste ndlr), nous marchons à la « dynamite »". J’ai envie de pisser. Entre temps, se déroule une prise d’otage en Algérie.Merde, est-ce une réaction à la guerre au Mali ? Obama prête serment. Cool. Emma Watson est refoulée à l’aéroport: on lui demande sa carte d’identité afin de vérifier son âge. Je n’en ai rien à faire ( mais j’ai cliqué, pauvre de moi. Néanmoins, on m’a incité, faisant fi de mon libre arbitre: damné soit l’article pousse au clic). Il est 15 heures. Je dois faire les courses. A peine revenu, un débat sur la presse écrite s’enclenche: Le couple journaliste/lecteur est brisé. L’homme trompe sa femme, et retrouver sa confiance sera difficile, quelle introduction, non avare en métaphore filée, puis viennent les questions, qui ratissent large (j’en ai pour trois jours d’écoute, me dis-je): La presse écrite souffre t-elle d’un manque de valeur ajoutée par rapport au flux continu d’information ? Elle a survécu à la radio et à la TV, pourquoi ne survivrait-elle pas au web ? Et si le marketing était une maladie plus qu’une panacée pour la presse ? Et si la presse généraliste manquait d’un combat auquel se raccrocher et s’épanouir ? Intéressant, j’y pense. Le débat se termine: Les journaux se sont fondés et se sont épanouis sur des combats et des idées de défense du Monde. Aujourd’hui, tout cela est à recréer. Que le leitmotiv soit: « Je veux faire un journal-parti, que le journal soit lui même un parti politique ». Je devrais vraiment écrire un article de blog dessus. Zut, mes courses, je dois les ranger. Comment ça il neige ? Je détourne la tête, regarde par de là ma fenêtre: effectivement, il neige. Je prend une photo et je la publie sur facebook (mon moi numérique trépignait d’impatience de partager cela, il a un ego démesuré, pardonnez le).
Je suis taquet. Je suis hyper connecté. Aucune information ne semble m’échapper. Mon économie de l’attention suis déraisonnablement le flux d’information. Je bois, je mange information lorsque je tombe sur un article de Sébastien Bohler sur le FOMO ( Fear Of Missing Out). "Le FOMO, c’est cette peur de se déconnecter de la machine de l’information qui, elle, continue de tourner sans vous". Je suis d’accord. C’est usant. C’est stressant. Quand un gazouillis d’Alice Antheaume sur le "slow web" s’affiche sur mon flux d’actualité twitter. " Et si, en 2013, on se sortait la tête du guidon? C’est la tendance prônée par un mouvement américain intitulé “Slow Web”. Son ambition? Etre l’antithèse du temps réel en ligne, des moteurs de recherche et autres services Web qui répondent aux requêtes de façon instantanée. “En fin de compte, la philosophie derrière ce mouvement, c’est que chaque personne devrait avoir une vie” et “ne pas être esclave” du temps réel, résume le manifeste du Slow Web. " Je pense au traitement de l’info sur le web, en trois temps. L’instantanéité, on publie la nouvelle à chaud ; le commentaire, on l’explique, puis vient l’analyse… Ah, cette satanée dictature du temps réel qui anime tous les grands sites de la presse générale. Mais ai-je envie que cela change ? Je veux quoi ? Qu’est-ce que j’attends de la presse ? Diversité et subjectivité…
Il se fait tard, je suis fatigué. Je me déconnecte et je pense déjà au lendemain et à mes prochains billets de blog. Mais l’âme est à la procrastination. Slow web, Slow life, et un bon vieux et actuel tube de Bob Marley s’insinue langoureusement dans ma tête: " Emancipate yourselves from mental slavery; None but ourselves can free our minds." ;)
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